Comment être en sécurité en ski hors piste ?

Que signifie le ski freeride ou ski hors piste ? Il s’agit d’un ski pratiqué en dehors des pistes balisées, damées et sécurisées d’un domaine skiable. Le ski hors piste doit certainement son succès à l’évasion qu’il offre. Il est synonyme de glisse dans une ambiance plus sauvage pour profiter d’une neige poudreuse, quand les conditions météorologiques le permettent.

Le ski hors-piste est célèbre pour les accidents en bordure de station ou dans des vallons isolés. Pour profiter en sécurité, respectez ces règles. Voici quelques conseils pour être en sécurité en ski hors-piste.

Que signifie le ski hors piste ?

Le ski hors piste peut prendre plusieurs formes, et le spectre de pratiques est large.

Il y a, par exemple, le ski en bord de piste ou sur les zones d’interpistes. C’est un bon moyen de goûter au ski en neige non damée sans prendre trop de risques. Pour cela, il faut rester dans les zones sécurisées par les pisteurs pour les avalanches et sur des itinéraires que vous avez pu observer depuis un télésiège ou depuis une piste.

Pour les skieurs plus expérimentés, il est possible d’utiliser les remontées mécaniques pour accéder à des vallons complètement vierges. Mais il ne faut pas que cela devienne du freeride improvisé. Partir dans un vallon vierge, sur un coup de tête, sans équipement et sans connaissance du terrain, est la cause de nombreux accidents. C’est la situation la plus dangereuse, car vous risquez alors de déclencher une avalanche ou de vous retrouver nez à nez avec une barre rocheuse. Il ne faut surtout pas croire que « accessible en télésiège » signifie « sécurisé ».

Skieurs en hors piste dans la poudreuse
Skieur dans la poudreuse

Quels sont les risques du ski hors piste ?

Pour être en sécurité en ski hors piste, il faut comprendre les 3 principaux risques inhérents à ce sport :

  1. l’avalanche qui peut enfouir une personne sous plusieurs mètres de neige ;
  2. le terrain, comme les barres rocheuses, les crevasses d’un glacier, les chutes de sérac ou de corniche… ;
  3. les blessures dans un environnement difficile d’accès pour les secours : un trauma crânien en station sera, par exemple, beaucoup plus rapidement pris en charge par les pisteurs-secouristes que dans un vallon reculé.

Quel comportement adopter pour être en sécurité en ski hors piste ?

Se former pour comprendre les risques d'avalanche

Le déclenchement d’une avalanche n’est pas le fait du hasard mais de la rencontre de plusieurs éléments. Si le risque avalanche ne peut pas être prévu avec exactitude, connaître les facteurs qui y contribuent permet de limiter le danger d’être enfoui sous la neige.

Pour connaître l’état du manteau neigeux, il faut consulter le BERA (Bulletin d’Estimation du Risque Avalanche), publié chaque jour pendant tout l’hiver par Météo-France. La lecture du BERA ne doit en aucun cas se limiter à son chiffre (de 1 à 5) mais doit également inclure une lecture détaillée, pour comprendre les zones à risques (sur quelle orientation, à quelle altitude, etc.).

Pour apprendre à lire correctement un BERA et acquérir les bases de la compréhension du risque avalanche, vous pouvez participer à des week-ends de formation organisés par l’ANENA et les bureaux des guides.

Pendant ces week-ends, vous apprendrez à éviter les avalanches mais également à utiliser un DVA, une pelle et une sonde pour retrouver quelqu’un pris sous une avalanche.

Ces formations vous permettront de faire du ski freeride, mais aussi du ski de randonnée.

Préparer sa sortie de freeride la veille

La veille d’une sortie en hors-piste ou en freeride, un certain nombre d’éléments sont à vérifier pour que la journée de glisse se déroule dans de bonnes conditions. Il faut notamment :

  1. vérifier les conditions météo, car une sortie de freeride par grand vent ou brouillard peut être dangereuse. Il faut s’assurer que la météo est suffisamment bonne pour maintenir la sortie ;
  2. choisir un itinéraire adapté à son niveau, pour cela vérifiez que le degré de pente et le dénivelé de la descente ne sont pas trop élevés pour vous ;
  3. vérifier les conditions de neige, car neige non damée ne veut pas dire neige poudreuse. La neige fraîchement tombée se transforme sous l’effet du vent, des températures et du passage des skieurs… Or, la qualité de la neige change drastiquement le niveau de la descente. Une neige poudreuse et légère est plus facile à skier qu’une neige croûtée ou lourde.
Skieur dans la poudreuse

Ne pas partir seul et redoubler de vigilance dans les zones sans réseau

Enfin, le jour J, pour être en sécurité en ski hors piste, veillez à ne pas partir seul et sans équipement (DVA, pelle, sonde, mais aussi trousse de secours). En cas de problème (avalanche ou blessure), être à plusieurs fait une réelle différence.

Par ailleurs, il n’y a pas de réseau de téléphone dans certaines zones de montagne. Cela signifie qu’en cas de problème, vous mettrez beaucoup plus de temps à prévenir les secours. C’est un facteur à ne pas négliger.

S'initier au freeride

Pour débuter le ski hors-piste, il peut être judicieux d’être accompagné d’un moniteur ESF ou d’un guide de haute montagne pour s’initier dans les meilleures conditions. Cela vous permettra d’avoir un premier contact sécurisé avec la pratique pour, dans un second temps, vous former et acquérir une plus grande autonomie.

Par ailleurs, le ski de printemps est une bonne période pour s’initier en sécurité au ski hors piste. À cette période, le risque avalanche est plus facile à maîtriser et la neige plus facile à skier… Vous n’aurez pas des mètres de neige poudreuse, mais ce sont des conditions qui se prêtent bien à une première expérience en ski hors piste.

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