Débuter la via ferrata : 6 questions à se poser

Entre randonnée et escalade, la via ferrata permet de découvrir la montagne autrement. En évoluant à la verticale sur la paroi, vous pourrez profiter des paysages sous un angle nouveau. Tout cela en ressentant des sensations qu’on ne peut vivre qu’en défiant les lois de la gravité. La via ferrata est un sport facile d’accès, qui vous permettra, une fois initié, d’évoluer en toute autonomie. C’est en effet une discipline qui demande moins de matériels et de connaissances techniques que l’escalade. C’est donc un excellent moyen de découvrir la verticalité et de laisser vos pieds quitter le sentier de randonnée en contrebas. Si débuter la via ferrata vous intéresse, reprenons ensemble les étapes pour réussir votre initiation en toute sécurité.

Qu'est-ce qui différencie la via ferrata de l'escalade ?

Homme qui se sécurise sur une via ferrât

La via ferrata est un parcours équipé sur une paroi rocheuse. Cela signifie que vous allez avancer à l’aide de câbles, de marches, d’échelles, de ponts suspendus, de passerelles… En prime, une main courante (aussi appelée ligne de vie) vous permet de vous auto-assurer en permanence. Cela vous garantit votre sécurité à l’aide d’un geste simple : accrocher les mousquetons de votre longe sur un câble.

À l’inverse, en escalade, la paroi est très peu équipée. Le grimpeur avance en utilisant les aspérités du rocher. Pour évoluer en sécurité, il utilise une corde qu’il passe dans des dégaines. Le grimpeur installe lui-même ses dégaines dans le système d’ancrage en place.

Voilà donc la différence majeure entre via ferrata et escalade. Il y a en revanche un point commun : l’utilisation d’un système de cotation. En effet, toutes les via ferrata ne présentent pas le même niveau de difficulté. La difficulté d’un itinéraire est indiquée par une cotation qui va de F (facile) à ED (extrêmement difficile). Nous avons traduit ces cotations pour que vous puissiez situer votre niveau :

  1. F – Facile (convient à tous, même aux enfants) ;
  2. PD – Peu Difficile (convient parfaitement aux débutants en via ferrata) ;
  3. AD – Assez Difficile (correspond aux débutants qui n’ont pas l’appréhension du vide) ;
  4. D – Difficile (réservé aux personnes en bonne condition physique) ;
  5. TD – Très Difficile (réservé aux personnes à l’aise en via) ;
  6. ED – Extrêmement Difficile (réservé aux initiés).

Évitez de vous engager dans une via corda si vous êtes débutant. Pour les parcourir en sécurité, il faut maîtriser certaines techniques de corde. Ces techniques sont faciles à apprendre mais ne s’inventent pas. Rapprochez-vous d’un professionnel ou d’un club sportif pour apprendre les gestes techniques adaptés.

Quel est l'équipement nécessaire pour débuter la via ferrata ?

Ainsi, la via ferrata démocratise l’accès à la montagne et à la verticalité. Cependant, le sentiment de sécurité que procure l’équipement solide et régulier ne doit pas faire oublier les risques liés aux activités de montagne. Il ne faut donc pas négliger cet équipement. Avant de débuter la via ferrata, vous devez avoir :

  1. un casque d’escalade, pour vous protéger des chutes de pierre, ou si vous tombez – il doit être homologué et ne pas avoir été accidenté ;
  2. un baudrier, indispensable pour vous accrocher au câble ;
  3. une longe avec absorbeur d’énergie, un élément propre à la via ferrata, qui permet de réduire l’impact d’une chute sur votre corps. ATTENTION : ne faites surtout pas de la via ferrata avec une longe rigide d’escalade ou d’alpinisme !
Longe absorbeur d'énergie

Pour votre confort (mais le confort, c’est important), voici 2 éléments optionnels mais conseillés :

  1. des gants, car les ampoules arrivent vite quand on n’a pas l’habitude de tenir des barres de métal ;
  2. un mousqueton, à mettre sur le point de repos de votre longe (cela vous permettra de vous reposer dans un passage délicat, car vous ne pourrez pas vous pendre dans la longe qui vous relie à la ligne de vie).
Schéma explicatif du fonctionnement d'un mousqueton

Enfin, il vous faudra le matériel habituel pour aller en montagne : un sac avec de l’eau et des vivres, un coupe-vent, une petite trousse de secours, des lunettes de soleil, un téléphone chargé…

Quels sont les prérequis techniques pour débuter la via ferrata ?

Comme nous le disions plus haut, la via ferrata est une discipline facile d’accès. Les prérequis techniques sont les suivants :

  1. savoir mettre et utiliser son matériel (baudrier, casque, longe) ;
  2. savoir s’assurer (c’est-à-dire toujours garder au moins un des mousquetons de la longe accroché à la ligne de vie).
Schéma explicatif de la via ferrata

Le site de référence concernant l’assurage et la progression en via ferrata est celui de la fondation PETZL : https://www.petzl.com/fr/fr/Sport/Via-Ferrata. Si vous avez un doute sur l’utilisation de votre matériel, il faut vous y référer.

Comment grimper sans se faire peur ou s'épuiser ?

Les via ferrata de cotation facile (F) à assez difficile (AD) sont accessibles quel que soit votre niveau physique.

Bien que la pratique de l’escalade ne soit pas un prérequis pour se lancer dans une via ferrata, voici quelques conseils qui vous permettront de gagner en aisance :

  1. gardez le bras tendu. Sous l’effet de la peur, nous avons tendance à nous crisper et à nous agripper aux barreaux. Pour vous économiser, essayez de garder les bras en position tendue, cela vous demandera moins d’efforts musculaires ;
    poussez sur vos pieds et ne tirez pas sur vos bras. Comme l’escalade, la via ferrata est un sport où il faut pousser et non pas tirer. C’est l’erreur classique des débutants qui ont tendance à trop utiliser leurs bras et pas assez leurs jambes. Les muscles des jambes sont pourtant bien plus puissants et endurants ;
  2. prenez un repos sur le mousqueton prévu pour cela. Si vous vous sentez en difficulté, il est conseillé d’utiliser votre mousqueton situé sur votre point de repos, plutôt que de vous crisper et de risquer de lâcher de fatigue ;
    repérez les échappatoires. Sur la plupart des itinéraires, il est possible de prendre une échappatoire pour éviter les passages difficiles. Ces échappatoires sont indiquées dans la voie, mais il est important de les avoir en tête quand vous vous engagez dans une voie.
Homme sénior sur une via ferrata
Homme sur un pont de singe dans une via ferrata

Comment préparer une sortie en via ferrata ?

Au début de chaque via ferrata française, un panneau indique généralement les éléments à connaître pour réaliser cette voie : durée, niveau de difficulté, itinéraire d’approche et de retour… Pour autant, un certain nombre d’éléments sont à préparer au préalable chez vous pour rester en sécurité :

  1. vérifier la météo (passée et future). Les éléments métalliques présents sur le parcours des via ferrata peuvent devenir très glissants après la pluie et ce sont de très bons conducteurs d’électricité pendant un orage. Attention également aux vents, car être suspendu sur un pont de corde avec des vents violents est dangereux ;
  2. vérifier votre matériel. Demandez-vous s’il est usé ou périmé. Les EPI (équipements de protection individuelle), comme la longe, le casque ou le baudrier, ont une date de péremption à respecter (voir notice du constructeur). Vous pouvez donc laisser le casque de votre papi au vestiaire… ;
  3. vérifier que l’itinéraire et la cotation sont adaptés à votre niveau. Pour cela, consultez les topos papier ou numériques.

Quels sont les meilleurs itinéraires pour s'initier à la via ferrata ?

Pour débuter la via ferrata en toute sérénité, il est nécessaire de choisir un itinéraire adapté à votre niveau. Pour cela, commencez par un itinéraire facile avant d’augmenter progressivement la difficulté. Voici 3 secteurs où cela est possible :

  1. les Bettières à Peisey-Nancroix (Savoie) : composée de 3 tronçons (PD – AD – D), vous pourrez soit les enchaîner soit vous arrêter au premier ou au deuxième grâce à des échappatoires. Ainsi, vous pourrez commencer en douceur par le tronçon le plus facile et monter progressivement le niveau de difficulté en fonction de votre aisance sur le parcours ;
  2. la via du Diable à Aussois (Savoie) : dans ce secteur, il y a sept tronçons indépendants et de difficultés variées : du très facile pour les débutants et les enfants, au très difficile pour les plus chevronnés. Dans ce secteur, il y a suffisamment de dénivelé pour occuper plusieurs journées de vacances ;
  3. le Rocher du Saint-Julien à Buis-les-Baronnies (Drôme) : vous y trouverez 4 parcours de difficultés variées. Vous pourrez commencer par le parcours d’initiation (« la Pitchouno ») si vous avez besoin de vous mettre en confiance avant d’aller sur des parcours plus difficiles.

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